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Jeudi de la Sécurité 10 - Export d’entreprises de sécurité : une diplomatie économique

Publié le par Maxime Larrive - mis à jour le

L’export des entreprises de sécurité implique une véritable diplomatie économique qui fait l’objet de cette conférence du Jeudi de la Sécurité #10.

   

Quel le rôle de la diplomatie économique française dans l’export des entreprises de sécurité ?

L’objet de cette conférence du Jeudi de la Sécurité est d’exposer les opportunités du développement à l’export pour les entreprises de sécurité française. Le ministère de l’Intérieur les accompagne dans leur démarche d’exportation et sa fonction dans ce contexte n’est pas uniquement commerciale, mais implique une véritable diplomatie économique. Cela s’effectue au travers d’un partenariat avec des acteurs majeurs tels que Business France et Bpifrance.

Quelle est l’aide proposée par la direction de la coopération internationale aux entreprises de sécurité ?

Conférence Jeudi de la Sécurité 10

La direction de la coopération internationale (DCI) est placée sous la double autorité du directeur général de la police nationale et du directeur général de la gendarmerie nationale. La DCI est née en 2010 en succédant au service de coopération technique internationale de police et à la sous-direction de la coopération internationale de la gendarmerie. Implantée à Nanterre, elle compte aujourd’hui environ 25% de gendarmes et 75% de policiers.

Les attachés de sécurité intérieure de la DCI mettent en œuvre la politique internationale du ministère de l’Intérieur au travers d’une coopération à la fois technique, opérationnelle et institutionnelle :

  • Technique : elle entreprend plus de 2 400 actions de coopération par an, qui consistent en de l’entraînement et du partage de connaissances à l’étranger comme en France.
  • Opérationnelle : elle traite d’informations en vue de mettre fin à l’agissement d’individus souhaitant attenter à la sécurité de Français à l’étranger et dans l’Hexagone.
  • Institutionnelle : la DCI comporte un « bureau partenariat » dont la feuille de mission est le soutien à l’export des entreprises qui travaillent dans le secteur de la sécurité (sa juridiction s’arrêtant aux activités relevant de la défense). Il est en relation avec tous les directeurs de sûreté des sociétés françaises implantées ou ayant la volonté de s’implanter à l’étranger.

La mission de la DCI est une mission de veille, car il importe de savoir quels sont les équipements dont ont besoin les entreprises. Le bureau partenariat en est informé et transmet l’information à toutes les entreprises dont il connaît l’existence, afin qu’elles sachent qu’il est possible pour elles de s’implanter sur tel ou tel marché.

La direction de la coopération internationale propose par ailleurs un accompagnement des experts quand ils partent à l’étranger, afin qu’ils présentent les techniques et le matériel français. Elle accueille également les délégations étrangères de haut niveau qui viennent dans l’Hexagone, en leur proposant de rencontrer des entreprises françaises.

A titre d’exemple, l’Union européenne est prête à consacrer des sommes importantes à la création de vrais états civils en Afrique subsaharienne, dont certains pays exportent parfois en grande quantité et de manière irrégulière les populations. Ces financements serviraient à créer un état civil, une direction centrale de la police aux frontières et une agence nationale des titres sécurisés dans les pays concernés.

Quels sont les processus d’accompagnement de Business France ?

Conférence Jeudi de la Sécurité 10

Business France est l’agence française pour l’internationalisation de l’économie. Ses deux missions principales consistent à attirer les investisseurs étrangers en France et à projeter les sociétés françaises à l’international. Cela concerne les PME et les ETI et s’effectue au travers d’un certain nombre d’actions :

  • Identifier par secteur toutes les opportunités pour le tissu industriel français (besoins en en équipements, nouvelles technologies).
  • Diffuser cette information en travaillant avec les organisations professionnelles et les ministères.
  • Se rendre sur le terrain pour projeter les entreprises ou les aider à se projeter elles-mêmes sur les différents marchés qui les intéressent. Cela s’effectue au travers de missions collectives (450 dans le monde chaque année pour 7 500 entreprises françaises) ou de délégations plus ciblées dans le secteur spécifique de la sécurité.

Par exemple, Business France a conçu avec les autorités australiennes un programme sélectionnant chaque année huit PME en leur proposant un programme d’export qui leur permet d’assurer en quelques mois leur pérennité en Australie.

Lorsque les sociétés commencent à développer leur activité de manière pérenne, apporter ce type de soutien relève moins du domaine public. De ce fait, le relais est passé à l’ensemble des partenaires locaux du pays concerné.

Le seul service encore fourni est alors celui des VIE (volontariat international en entreprise), de jeunes volontaires internationaux qui peuvent entre 6 et 24 mois dans les entreprises concernées afin de participer à leur développement, à l’issue de leurs études. Ce type de service est intéressant pour une société de sécurité à l’export, car il s’agit d’une ressource prête à se rendre à l’international et qui dispose d’une bonne connaissance des zones d’activités ciblées.

De plus, ces jeunes volontaires peuvent passer jusqu’à 6 mois au sein du siège métropolitain de la société, pour s’imprégner de sa culture et de ses problématiques avant de se rendre à l’étranger. Il s’agit d’une solution moins coûteuse que le recours à un expatrié, et Business France s’occupe de toutes les démarches administratives.

A propos du dispositif Team France Export

Le dispositif Team France Export a été lancé en février 2018, à la suite d’une réforme visant à générer davantage d’export pour les PME, ETI et startups. Il est en effet difficile de générer des vocations nouvelles chez les primo-exportateurs ou ceux qui ne savent pas comment s’y prendre.

Pour Frédéric Rossi, « la bataille de l’exportation se gagne d’abord sur les territoires en France. » L’accord stratégique Team France Export allie Business France et les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie), et met en place des équipes communes dans presque toutes les régions de France.

Cela a notamment abouti à la création de plateformes régionales de l’export sur lesquelles chaque entrepreneur est en mesure d’autodiagnostiquer ses capacités et ses manques, puis de trouver les solutions locales qui lui manquent pour se structurer et se développer à l’international.